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INTERVIEW: JEAN-PIERRE STEFANELLI, PRESIDENT DE L'AURORE

La tête sur les épaules tout en étant ambitieux et positif, entre souvenirs savoureux, bilan actuel, et attentes suite à son premier semestre de mandat, le président de l'Aurore Basket Hussigny balaie large.

SES SOUVENIRS EN ROUGE ET JAUNE QUI REMONTENT: UN AUTRE BASKET, DES DOUTES ET DES BAS, DES HAUTS ET LA PERIODE DORÉE...ET DES MOMENTS IMPROBABLES


 

Jean Pierre, ceux qui suivent le club depuis longtemps savent que tu y as passé de nombreuses années, dans différentes fonctions. Raconte nous ton parcours à l’Aurore depuis tes débuts !

 

C'est vers l’âge de 12 ans que je décide de faire mes premiers pas à l’Aurore. En fait, j’aurais dû choisir le chemin tracé de tous mes copains qui avaient choisi le foot, mais la vision hivernale de cet horrible ancien terrain (ceux qui l’ont connu peuvent en témoigner!) m’avait complètement refroidi ! Alors, je lui ai préféré le vénérable “confort” d’une salle des sports (rires).

Car oui, en cette année 1966, Hussigny possédait bien une salle de basket, une rareté dans le Pays-Haut!

Et voilà, après quelques sommaires entraînements, je serai engagé dans le championnat dit Benjamins.

 

Parle nous un peu de ces débuts et du basket de cette époque. On l’imagine bien différent de ce que nous connaissons aujourd'hui.

 

Ha ça, effectivement! 1966 à l’Aurore, c'était le temps des fameux maillots rayés rouges et jaunes. Le temps où chaque ville ou village avait son équipe, qui jouait le plus souvent sur un terrain extérieur. Comme Saulnes, Herserange, Saint Charles, Crusnes, Villerupt et ses fameux panneaux à 2 hauteurs!

L’époque aussi où, dès qu'on dépassait Briey, on se ramassait de belles vollées! Moutiers, qui avait un club à l’époque, mais aussi Homécourt, Auboué, Joeuf, Joudreville...déjà !

 

Le départ se faisait le dimanche matin, et nous partions avec l’ensemble des équipes de jeunes: nous, les benjamins, mais aussi les minimes, et les cadets, que nous admirions. Le club d’alors ne manquait pas de joueurs, et j’y ai même connu une équipe junior en plus des seniors A et B.

J’aurai donc suivi le cursus complet, avec un unique fait de gloire, une victoire en Coupe du Pays-Haut contre notre ennemi juré d’alors, Haucourt Saint Charles. Il y a eu quelques mémorables déculottées aussi!

 

Puis arrive le grand pas vers les seniors...

 

Exact. Un jour, on décide de donner enfin une chance à certains jeunes au sein de l’equipe senior vieillissante, je me vois donc sélectionné avec mon copain Bernard Schlienger pour un essai sur un match régional.

J'ai bien entendu ciré le banc pratiquement tout le long du match, et quand j’ai eu enfin la chance d’entrer sur le terrain, je n'ai pas réussi à rattraper la passe virulente d’un senior qui s’est alors retourné vers le coach en criant: “Qu’est-ce qu'il fout sur le terrain ce gringalet, mets moi ça dehors!”. Ce qui fut fait immédiatement!

Voilà comment, déçu, je vais quitter l’Aurore, cet épisode marquera la fin de ma première expérience au club.

 

Tu y reviendras quand? As-tu vu du changement à ton retour ?

 

Mon retour se fait vers la fin des années 70, et j’y retrouverai un club au plus bas.

Longtemps, on jouera en championnat départemental, avec une équipe diminuée et limitée, mais une vraie bande de copains.

On aura eu de franches rigolades en sillonnant toutes les salles de la région et d’ailleurs. Et puis vint l’embellie, un comité plus qu’important, des jeunes dans toutes les catégories, une section féminine, l’apport des joueurs d’équipes qui venaient de disparaître comme Mont Saint Martin et Villerupt, d’autres superbes gars des alentours qui sont venus nous renforcer jusqu'à l’avènement de cette fameuse équipe qui va truster pendant plusieurs années le haut du panier régional et remporter plusieurs titres de champion!

 

C'est l’âge d’or de ton passage?

 

Ha oui! Des années formidables, l’Aurore était présente partout, je me souviens même qu’un club comme Longwy jalousait la forte présence de notre comité. A cet époque, j’étais aligné dans les seniors A, B et aussi...en vétérans! Ha, ce fameux tournoi des 3 frontières, aujourd'hui disparu! Quel plaisir!

J’ai également coaché les seniors masculins à la fin des années 90, et aux début des années 2010.

 

J’aurai pratiqué le basket au delà de mes 50 ans, et n’aurai fait que deux escapades, l’une aux Red Boys de Differdange en tant qu’entraineur-joueur, et l’autre comme coach de l’équipe d’Audun, qui etait pleine d’anciens joueurs de l’Aurore à l'époque.

 

Voilà, j'ai été un peu long, et j’aurais pu jalonner ce récit de mille et unes anecdotes, et je n’ai pas non plus cité de noms mis à part celui de Bernard, qui nous a malheureusement quittés, mais sachez que je porte dans ma tête et dans mon coeur toutes celles et ceux qui m’ont accompagné, et je n’ai qu’un mot de fin pour eux: merci!

 

Qu’est-ce que ce club représente pour toi ?

 

L’Aurore et restera mon club de coeur, au sein duquel j’ai reçu aussi une bonne éducation, un respect de l’adversaire et aussi une leçon de vie. J’y aurai créé de formidables liens, des contacts, de l’amitié, et aussi les valeurs du vivre ensemble.

 

J’y ai connu des moments de joie intense mais aussi de la peine. Et puis, quelle fierté de représenter ton village sur tous les terrains de Lorraine et d’ailleurs!!!  L’Aurore m’aura aussi fait découvrir et plonger dans ce merveilleux sport qu’est le basket, sport que je défendrai aujourd'hui en tous lieux car je le trouve bien negligé.

 

Je ne pouvais donc pas imaginer la disparition d’un club qui, ne l’oublions pas, fêtera ses 100 ans en 2023 !!!

 

L’anecdote la plus folle, ou la plus drôle, lors de ton parcours à l’Aurore ?

 

Difficile d’en choisir, car j’en ai de nombreuses en stock! Je vais choisir quelque chose de très ancien.

A mon deuxième retour au club, nous étions classés bien bas, et un soir on s’en va disputer un match de départemental contre Giraumont que nous n’avions alors jamais rencontrée. Giraumont s’était doté d’un drôle de terrain de basket...sous une bulle gonflable, juste au fond de leur terrain de football.

 

Ce que nous ne savions pas, c’est qu’avant d’entrer dans cette salle frigidaire, il fallait passer par un sas et fermer la première porte, sous peine de voir la salle-ballon se dégonfler !

Bien entendu, en bons sportifs incultes que nous étions alors, nous nous sommes engouffrés directement sur le terrain: panique générale chez les dirigeants de Giraumont, qui voyaient déjà la salle nous tomber sur la tête ! La chance a voulu qu’il ne soit rien arrivé et le match a pu avoir lieu.

 

Un match on ne peut plus épique, car Giraumont ne présentait que 4 joueurs et fera jouer un cinquième gars qui aura enfilé simplement un maillot sur ses habits de ville, ce brave type n’avait certainement jamais vu un ballon de basket de toute son existence. Le pire est que dans cette partie improbable, nous avions failli repartir avec une défaite, oui, car les dieux du basket restent impénétrables…

 

Pour terminer, nous avons dû courir hors de la salle  en short et maillot, pour aller prendre la douche dans les lointains vestiaires du foot, et vous savez quoi? L’eau était froide, même quasi gelée !


 

LE BILAN DE SA PREMIÈRE DEMI-SAISON DE PRÉSIDENCE, LES MANQUES, LES ENVIES ET ESPOIRS: LA PART BELLE AUX JEUNES, DES BÉNÉVOLES RECHERCHÉS, OBJECTIF LES 100 ANS DE L'AURORE EN 2023.


 

Après six mois à la tête du club, quel premier bilan tires-tu de cette demi-année de reconstruction ?

 

Après ce semestre, le club se remet doucement mais sûrement sur de bons rails, et pour cela je dois remercier toutes les personnes qui m’accompagnent. Dès le départ, nous savions que la tâche serait ardue, mais nous n’imaginions tout de même pas l’état plus que catastrophique des finances que nous allions découvrir.

Il a donc fallu s’attacher à cela en priorité, et je suis heureux de pouvoir aujourd'hui dire que l’Aurore se trouve dans une situation financière stable et maîtrisée, grâce à notre implication et à notre travail, et aussi bien sûr avec l’apport de nos aides (mairie, OMS, sponsors, et département).

 

Et au niveau des licenciés?

 

Les effectifs, qui repartaient de zéro, sont aujourd'hui plus qu’intéressants. Nous espérions atteindre une cinquantaine de licenciés, chiffre que nous avons largement dépassé. La courbe est donc ascendante, et pour le futur, nous espérons que le nombre de bénévoles sera étoffé, car voilà où le bât blesse!

 

La tâche est difficile, mais nous devons nous y atteler fortement, car sans cette base d’encadrants et de travailleurs de l’ombre, il nous sera impossible d’accomplir les espoirs que nous plaçons pour les années à venir. J’y crois, et toute l'équipe qui m’entoure aussi !

 

Le club remonte peu à peu des équipes de jeunes, peux-tu nous en parler un peu, leurs entrainements, leurs progrès, les attentes que cela implique (encadrants, parents disponibles pour les déplacements ou les tables)?

 

Il est un fait qu’en remontant le club, nous avions tous le désir de tout axer sur les équipes de jeunes, car voilà où se trouvent l’avenir et la pérennité du club. C'est dans ce but que nous avons organisé des journées découverte du basket, ouvertes à tous âges, en septembre dernier.

 

J'avais aussi prévu d’organiser des démonstrations et exercices de basket dans les écoles de la commune, et aussi déjà contacté les Maires d'Hussigny-Godbrange et de quelques communes environnantes. Pour ce faire, nous avons fait l’effort d’acheter de superbes panneaux transportables. Malheureusement, ce foutu virus a stoppé toutes ces initiatives.

 

Donc à ce jour, nous avons réussi à organiser trois séances d’entraînement pour les jeunes, du baby basket avec Lise (Falcetta) et Laurie (Féré), du U9 et U11 avec Guillaume (Fabbri) et moi-même, et du U13 et U15 avec Gilles (Arnould), cette catégorie étant la plus fournie.

Les gamines et gamins se montrent plus qu’assidus, et bien que débutants, nous pouvons voir les rapides progrès et la volonté montrée par tous ces jeunes. N’oublions pas que pour la plupart d’entre eux, ce n'est que la première année de pratique!

 

Nous serons certainement en mesure de présenter une équipe U13 en championnat pour la seconde partie de saison, la demande est déjà partie auprès du comité 54.

En cas d’accord, il nous faudra plus de bénévoles pour accompagner et pour encadrer (tables de marque et chronomètre), à ce titre, une réunion avec les parents sera nécessaire.

 

Mon souhait le plus ambitieux est d’étoffer les rangs des équipes de jeunes, et d’avoir du monde pour les encadrer. J'ai bon espoir pour le futur sur le retour d’anciens visages du club !!!

 

Une seule équipe est engagée en championnat pour l’instant, il s’agit des seniors masculins. Que penses-tu de la première partie de saison de l’équipe, qui s’est créée cette année avec de nouveaux joueurs, en repartant de tout en bas ?

 

En effet, alors que ça n’était pas du tout prévu, dès le départ, on se retrouve devant l’arrivée d’une bonne quinzaine de seniors masculins. De jeunes éléments pour la plupart, puisque la majorité oscille entre 17 et 21 ans.

Rapidement et après demande, le club va décider de les aligner dans un championnat départemental, d’autant plus que le Comité 54 organise un groupe avec des équipes du Pays Haut ou du côté de Briey, ce qui évite de trop longs déplacements.

Gilles, encore lui, prend la décision de s’en occuper. Je suis allé les rencontrer un soir d’entraînement pour leur expliquer en quoi ils s’engageaint et ils m’ont tous donné leur accord.

 

Le début aura été assez difficile, car ils ont eu la malchance de débuter sur le parquet de Joeuf, qui, disons-le clairement, n'a absolument rien à faire à ce niveau. Malgré l’ampleur de la défaite, le moral est resté intact.

Avec l’apport de joueurs plus expérimentés, la deuxième partie de cette saison montre un progrès certain, preuve en est ce délicat déplacement à Auboué, second du classement, où, malgré un effectif décimé par les absences, nos garçons auraient dû l’emporter. Et puis il y a maintenant de nombreuses victoires à la maison.

 

Nous sommes tous optimistes pour la fin de saison et je suis sûr que les garçons essaieront d’obtenir le meilleur classement possible au sein de leur division. Encore une équipe pleine d’espoir, et j’espère, de succès, pour les prochaines saisons.

 

Quels sont tes projets ou tes envies pour le club pour le reste de la saison, et à plus long terme ?

 

La situation du club se montre aujourd'hui stable et bonne, mais, je l'ai déjà dit plusieurs fois dans les réponses précédentes, nous restons en premier lieu à la recherche de personnes qui puissent nous aider, de bénévoles qui se font une rareté.

Notre équipe de dirigeants et donc d’encadrants est encore trop limitée, et ce sera un frein certain au développement de notre club si la situation perdure.

 

Nos espoirs immédiats sont aussi de bien terminer cette saison, de conserver tous nos licenciés, et éventuellement d’en ajouter encore.

S'il est possible d’engager cette nouvelle équipe des U13 en championnat, l’espoir de voir ces jeunes s’épanouir dans ce sport.

 

L’année 2023 devrait représenter un sommet pour notre Aurore, car c'est l’année de ses 100 ans! Donc, en plus de la recherche de la continuité dans ses structures et ses licenciés, il va nous falloir espérer organiser avec faste ce superbe rendez-vous.

Pour cela, il faudra compter sur toutes et tous, autour de celui qui représente l’âme et l’histoire de notre club: Jean (Arnould), qui saura, j’en suis certain, nous pousser vers cette belle échéance.

 

Un dernier mot ou un message à faire passer ?

 

Mon souhait serait bien sûr que dans un futur proche, l’Aurore retrouve la place qu’elle mérite et n’aurait jamais dû quitter dans le monde du basket lorrain, qu’enfin ce rêve d’une nouvelle salle des sports puisse enfin voir le jour, et enfin, que tous dans le club soient fiers de porter nos couleurs !!!

Ha oui, une petite dernière, j'aime le basket et l’Aurore.